mardi 1 janvier 2008

Accès aux bords de l'Erdre : intervention de Jean Paul MINIER au conseil municipal de La Chapelle, décembre 2007


Je partage tout à fait la prise de position du conseil municipal pour l'accès aux rives de l'Erdre pour tous.

Depuis de nombreuses années je demande avec la population chapelaine et des autres communes, la libre circulation des promeneurs et piétons sur l'ensemble des rives de celle qui a été nommée la plus belle rivière de France.

Cette revendication n'est pas nouvelle, personne ne peut dire qu'il n'est pas au courant, elle date du siècle passé. Je rappellerais ici une première pétition en 1962 à La Chapelle-sur-Erdre qui avait recueilli 836 signatures sur environ 2 000 habitants ; une autre en 1972 avec 850 signatures ; ensuite, les nombreuses manifestations dans les années 70 pour "Erdre pour Tous", à La Chapelle ou à Sucé-sur-Erdre. Toute cette histoire est compilée dans un document retracer dans ce document qui vient d'être réédité et qui est une mine d'or " d'archives, de déclarations et de courriers. Il prouve qu'il y a longtemps que l'Erdre devrait être accessible à tous.

En 1912, un rapport de l'Ingénieur en chef des Ponts et Chaussées indique : "Dans le cas de l'Erdre, la servitude se réduit à un marchepied (3,25 m de largeur) sur chaque rive". "L'Administration devrait faire démolir les constructions empiétant sur le marchepied et dresser des contraventions de grande voirie".

En 1953, une lettre du Ministre à l'Ingénieur en Chef : "Votre interprétation paraît inexacte. Je vous invite à donner de nouvelles instructions afin qu'il soit dressé contravention à l'encontre des riverains de l'Erdre qui se cloraient ou planteraient à une distance inférieure à 3,25 m du bord de la rivière".
A cette époque : collectivité, préfecture, propriétaires ont fait la sourde oreille pour permettre à quelques privilégiés de profiter seuls des rives de l'Erdre.

Plus près de nous, en février 2000, cinq associations chapelaines ont remis 3 024 signatures au Commissaire Enquêteur de l'Enquête Publique concernant le chemin piétonnier de la Grimaudière à la Gandonnière. Ce chemin est apprécié aujourd'hui par des milliers de personnes et il n'est certainement pas question de le remettre en cause.

La loi du 30.12.2006 conforte et motive encore plus ceux qui réclament la justice sur les rives de l'Erdre. L'Erdre fait partie du domaine public et le public doit pouvoir y accéder comme aux bords de mer.

Je rappelle que cette loi a été signée par le Président de la République et le Premier Ministre de l'époque mais aussi par le Ministre de l'Intérieur et de l'aménagement du territoire qui est devenu Président.

Les articles concernés ne sont soumis à aucun décret d'application. Donc cette loi est applicable dès le lendemain de la signature.

Pourtant, un an après, rien n'a bougé : les clôtures, les barrières, les barbelés dans l'eau existent toujours, barrant le passage aux piétons et promeneurs. Et pire encore, quand des promeneurs regroupés dans un collectif en juin et octobre de cette année ont longé l'Erdre comme le prévoit la loi, ceux qui ne respectent pas la loi (donc "les hors la loi") ont porté plainte et c'est ceux-là même qui veulent l'application de la loi qui ont été convoqués à la gendarmerie ! Un comble quand même ! Y aurait-il encore deux poids, deux mesures ????

Je demande que cette loi soit appliquée tout de suite ; pour que barbelés, grillages, murs, clôtures disparaissent rapidement et qu'enfin le passage devienne effectif sur les rives de l'Erdre ; ainsi le feuilleton commencé il y a plus de 100 ans se terminera.
Je demande que le nouveau gestionnaire de l'Erdre, le Conseil Général ainsi que les Maires des communes limitrophes fassent respecter la loi sur leur territoire.
Je vous signale que le Comité "Erdre pour tous" qui regroupe 35 associations organisera le 18 mai prochain une promenade familiale sur les rives de l'Erdre qui j'espère sera dégagée de toutes clôtures.
Vous êtes tous cordialement invités. .