lundi 3 mars 2008

Le réaménagement de Nantes Atlantique : une proposition écologique et solidaire

Copie de la réponse que j'adresse à un internaute qui me demande :

Pourriez-vous expliquer en quoi la construction d'une piste transversale constituerait une solution écologiquement acceptable ? Dans le même ordre d'idée, quelques explications sur le côté solidaire de cette proposition seraient les bienvenues.

La question est simple et directe. Voilà ma réponse.

En quoi le réaménagement de Nantes Atlantique proposé par Solidarités Ecologie est-il une solution écologique ?


1 – parce qu’il permet de ne pas détruire 2000 hectares de terre agricole et d’une biodiversité exceptionnelle (voir 4700 hectares comme vient de le chiffrer la chambre d’agriculture) : seuls 200 hectares seront nécessaires, situés en zone de déprise agricole. Face aux défis à venir il est primordial de maintenir de l’agriculture à proximité des villes.
2 – parce qu’il permet d’arrêter les nuisances subies actuellement par les populations de Bouguenais, Rezé, Saint Aignan de Grandlieu, survolées à basse altitude, en particulier quand les avions virent rapidement après le décollage (ne pouvant ainsi prendre rapidement de la hauteur et arrosant largement en bruit et autres nuisances).
3 – parce qu’il met fin au survol du lac de Grandlieu.
4 – parce que cette solution est tout à fait compatible avec d’autres solutions visant à réduire le trafic nantais :
- report d’une partie du trafic sur le rail (Nantes-Paris et Nantes-Lyon c’est actuellement 25 % des passagers et 30 % des mouvements )
- fonctionnement en réseau d’aéroports proches pour les vols vacances (30 % des passagers et 7 % des vols).
5 – parce que les trajectoires des avions seront rectilignes et guidées par des balises ILS, ce qui permet des pentes plus fortes et donc moins de nuisances.
6 – parce qu’il évitera des allers-retours quotidiens de personnes habitant sud-Loire et travaillant nord-Loire pour suivre leurs entreprises.
7 – parce qu’il empêchera une urbanisation galopante au Nord de Nantes et l’hypertrophie de la métropole nantaise, désertifiant davantage le reste du territoire.
8 – parce que les dessertes collectives existent déjà ou sont à améliorer sans bouleversements importants : le tramway arrive à 2 km et la voie ferrée traverse le site.


En quoi le réaménagement de Nantes Atlantique proposé par Solidarités Ecologie est-il une solution solidaire ?
1 – parce qu’il permet de garder l’argent public des collectivités locales pour d’autres choix, pour des projets au service de la population, et non pas pour enrichir les entreprises bétonneuses.
2 – parce qu’il permet de maintenir les emplois au sud Loire et de ne pas aggraver le déficit en emplois entre le nord et le sud de l’agglomération.
3 – parce qu’il permet le maintien de l’activité de l’aéroport de Rennes et donc des emplois qui y sont liés.
4 – parce que l’emplacement précis de la nouvelle piste peut être déterminé de façon à impacter le minimum de personnes. Notre proposition concerne 8 hameaux à moins d’1 km de la piste dont certains sont déjà à moins d’1 km de la piste dans son orientation actuelle et un plan d’exposition au bruit (PEB) calculé pour 3,5 millions de passagers (comme le PEB actuel nantais) concernerait en zone D (la plus large) 470 maisons
5 – parce que cette solution est solidaire des paysans actuels qui veulent continuer à
travailler sur leurs terres et des générations futures qu’il s’agira avant tout de nourrir.

Nous sommes conscients que notre proposition occasionnera elle aussi certains dégâts environnementaux et humains : bitumage d’une nouvelle piste, personnes se trouvant survolées alors qu’elles ne l’étaient pas jusqu’à présent. Sans être minimes, nous considérons que ces dégâts sont limités alors qu’ils sont majeurs dans le projet de Notre Dame des Landes.

Enfin, étant donné la modestie du trafic actuel (et la modestie du trafic à venir à notre avis) sur Nantes Atlantique et les nouveaux modes d’atterrissage moins bruyants qu’il convient désormais d’appliquer (et pas encore appliqués à Nantes), il est possible que le débat démocratique conclue à garder l’équipement existant sans le réaménager. Ce ne serait pas forcément moins raisonnable mais des populations nombreuses continueraient à être survolées tandis que ce ne serait pas le cas avec le réaménagement proposé.